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Péguilhan de Larboust (famille)

  • Identification

  • Type d'entité :
    Famille
  • Forme autorisée du nom :
    Péguilhan de Larboust (famille)
  • Autre(s) forme(s) du nom :
    Famille Péguilhan de Larboust
    Péguilhan
    Famille Péguilhan

  • Description

  • Début d'existence :
    1200

  • Histoire :

    C’est au XIIIe siècle que la famille Péguilhan émerge. Si l’on sait qu’un Arnaud de Péguilhan est recensé comme capitoul de Toulouse en 1203 et un Raymond de Péguilhan en 1207 (Voir Abel et Froidefont, Tableau chronologique des noms de messieurs les capitouls de la ville de Toulouse, 1786), les documents les plus anciens du fonds, légèrement postérieurs (198 J 1 à 3), permettent de confirmer que la famille accède alors à la noblesse en s’illustrant par le service des armes.

    Les Péguilhan s'établissent aux alentours de Betbèze (Hautes-Pyrénées), qui va devenir le centre de leurs terres – et non pas Péguilhan (Haute-Garonne), dont ils ne sont pas seigneurs, contrairement à ce que leur nom laisserait à penser, quoiqu’ils y aient longtemps possédé quelques biens.

    Ils vont étendre leurs possessions dans le Comminges et le Nébouzan, aux confins des actuels départements des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne et du Gers. Dès le XIVe siècle, ils multiplient les acquisitions roturières et nobles dans la même zone géographique ; ils sont notamment seigneurs de Casterets (Hautes-Pyrénées) et barons de Betbèze (Hautes-Pyrénées) dès 1392 (198 J 125).

    Leur ascension sociale s’accélère au XVIIe siècle, au cours duquel ils acquièrent par divers biais des seigneuries plus importantes : ils deviennent notamment seigneurs d’Ariès (Ariès-Espenan, Hautes-Pyrénées) (198 J 122), de Thermes (Thermes-Magnoac, Hautes-Pyrénées) (198 J 174), de Montané (Manent-Montané, Gers) (198 J 144), et obtiennent à la fin dudit siècle la seigneurie de Lodes (Haute-Garonne) et la baronnie de Nizan (Nizan-Gesse, Haute-Garonne) à la suite de la distribution des biens de la maison de Larboust et de Montbartier.

    Quant aux droits sur la vallée de Larboust, leur revendication par les Péguilhan, en tant que descendants d’Isabeau d’Astorg de Montbartier, entraîna un certain nombre de difficultés. Le fonds conserve les longues procédures issues des successions de Corbeyran d’Astorg, père d’Isabeau d’Astorg, et de François d’Astorg, frère aîné de ladite Isabeau et vicomte de Larboust, pour la distribution des biens de la maison de Larboust et de Montbartier, qui ont opposé les Péguilhan aux diverses branches des d’Astorg (198 J 19 à 28). Isabeau d’Astorg, appelée madame ou baronne de Betbèze (en tant qu’épouse de César II de Péguilhan, dit baron de Betbèze) se présente officiellement plus volontiers comme la vicomtesse de Larboust, et à sa suite son fils aîné François de Péguilhan se fait titrer vicomte de Larboust.

    [Pour expliquer que la vallée de Larboust, anciennement possédée par la famille d’Aure, est passée à la famille d’Astorg puis à la famille de Péguilhan, il convient de se reporter au Dictionnaire de la noblesse d’Aubert de la Chesnay-Desbois, d’une part à l’article « Astorg » : « Bernard d’Astorg avoit épousé par contrat du 8 juillet 1555, Isabeau d’Aure, fille et héritière de Jean d’Aure, chevalier, seigneur, vicomte de Larboust, baron de Cardaillac, de la branche aînée des ducs de Gramont, vicomtés d’Asté, et d’Obriette de Lortet. » (p.16) ; et d’autre part à l’article « Péguilhan » : « Le roi Louis XIII ayant donné, par droit de confiscation, au comte d’Astorg, frère d’Isabeau, la vallée et la vicomté de Larboust, il en prit les nom et armes, et légua ladite seigneurie à sa sœur, à la charge de la rendre à un des enfans mâles du seigneur de Betbèze, à condition de porter les nom et armes des vicomtes de Larboust. C’est à ce titre que tous les descendants d’Isabeau de Péguilhan née d’Astorg ont pris et porté le nom de Larboust. » (p.242).]

    Mais il semble que la question de la possession des montagnes et forêts de la vallée de Larboust n’ait alors pas été clairement tranchée au XVIIe siècle, puisqu’elle réapparaît au cours du siècle suivant, d’abord sous la forme d’une lettre écrite à Urbain de Péguilhan par son cousin, signée « Larboust de Montbartier » et adressée à « Monsieur le baron de Betbèze » (198 J 38).

    « Comme tout le monde, monsieur, doit être jaloux qu’on porte les noms qui ne nous sont pas dus. Vous et moy sommes dans le cas de porter le nom qui ne doit apartenir qu’à un de le porter, ou à vous, ou à moy : le nom de vicomte de Larboust. Cependant vous le portez, et le faites porter à monsieur votre fils. Il pourroit y arriver des équivoques qui pourroient être préjudiciables aux uns et aux autres. Ainsi, monsieur, j’ay voulu, avant d’en venir par des actes, vous proposer de soumettre cette affaire à des avocats, conseillers, ou à tout autre que vous voudrez. Si c’est vous qui devez le porter, je vous assure que je m’en départiray sans nulle peine. Si c’est à moy, j’espère que vous en ferez de même. J’attens l’honneur de votre réponse là-dessus. Si non, votre silence me faira comprendre que vous ne voulez pas la finir par la voye que je vous propose. C’est l’endroit qu’il convient entre parens. Ne trouvez pas mauvais si, aprèz les offre que je vous fais, si vous n’y répondez pas, que je me serve des voyes telles que de droit. Je suis avec estime, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur Larboust de Montbartier. À Montbartier le 12 mars 1739. »

    Le fonds ne garde pas trace de procédures qui auraient ensuite été engagées pour départager les deux branches, hormis quelques mémoires, notamment un qui récapitule les termes de l’opposition entre Urbain de Péguilhan et messire d’Astorg de Montbartier. De ce mémoire, on peut relever le passage expliquant les raisons pour lesquelles ce dernier prétend détenir pleine possession de la vicomté de Larboust (198 J 141). À la suite, plusieurs arguments sont exposés pour donner du crédit aux prétentions d’Urbain de Péguilhan, notamment la remise en cause de la validité des actes par lesquels François de Péguilhan, père d’Urbain, aurait renoncé à la vicomté de Larboust :

    « Mémoire à consulter, pour messire Urbain de Péguilhan contre messire d’Astorg de Montbartier.

    […] La vicomté de Larboust étoit originairement dans la maison d’Aure. Elle a passé dans celle d’Astorg, où par l’effet d’une substitution faite par Jean d’Aure, marié avec Oubriette de Lortet en faveur de ses descendants, et que Corbeyran d’Astorg fit déclarer ouverte en sa faveur après la condamnation à mort de Corbeyran d’Aure son oncle ; ou par vertu de la transaction faite entre eux deux en 1629, comme il est dit à la première et seconde page de la transaction du 23 mars 1695 ; ou bien cette vicomté passa sur la tête de François d’Astorg fils unique du premier mariage de Corbeyran d’Astorg, comme il est dit à la page 3 de cette dernière transaction par l’effet du testament d’Isabeau d’Aure sa grand-mère.

    Dans l’un des deux premiers cas, la vicomté de Larboust auroit appartenu à Corbeyran d’Astorg 1er, et conséquemment la moitié à François, son fils unique du premier mariage, en vertu de la donation contractuelle. Au troisième cas, François d’Astorg, que M. de Montbartier représente, auroit été seul propriétaire de la vicomté de Larboust.

    Il paroit au contraire par l’arrêt de Toulouse du 9 septembre 1689, lors duquel tous les droits que Cézar de Péguilhan et Izabeau d’Astorg mariés, et François leur fils, père de l’exposant, avoient sur les biens de la maison d’Astorg, furent agités, consistoient en de simples hypothèques.

    Il résulte de la transaction du 23 mars 1695 page 3 que François de Péguilhan, père de l’exposant, vint avec la dame de Blazi administreresse de ses enfants et de Corbeyran d’Astorg second, que l’adversaire représente, à une liquidation de tout ce qui étoit dû à lui par François de Péguilhan du chef de ses père et mère. On lit à la page 34 que François de Péguilhan traita avec la dame de Blazi de l’exécution de l’arrêt du 9 septembre 1689, et de ce qui étoit compris en icelui, demerant ledit sieur François de Péguilhan seigneur de Belbèze, et la dame de Blazi quitte de tout ce qui étoit contenu audit arrêt, moyennement le délaissement que fit la dame de Blazi audit sieur de Betbèze des terres de Lodes et Nizan, suivant l’estimation qui en avoit été faitte par experts qui avoient procédé en exécution dudit arrêt, et de l’opération desquels il est dit dans la transaction page 22 que ledit sieur de Betbèze étoit pleinement instruit et lui avoit encore donné son approbation.

    D’après ces actes, il faut conclure que l’exposant n’auroit pas non seulement un droit de propriété, mais encore un simple droit d’hypothèque sur la terre et seigneurie de Larboust ; que conséquemment, l’opposition par lui formée à la publication du dénombrement de M. de Montbartier est injuste. »

    Quelques éléments produits au cours du XIXe siècle pour rendre compte de recherches et de copies d’actes anciens concernant la vallée de Larboust, notamment les forêts, semblent indiquer que les Péguilhan devaient encore s’efforcer de faire valoir leurs droits au titre de vicomte de Larboust. Et, de fait, aucun document relatif à l’administration de la vallée de Larboust n’est conservé dans le fonds 198 J, conservé aux Archives départementales de la Haute-Garonne.

    Si la noblesse des Péguilhan est ancienne, puisqu’elle remonte au XIIIe siècle, leur ascension sociale se confirme au XVIIe siècle. En effet, c’est alors que les archives de la famille prennent du volume à mesure qu’elle se renforce, en grande partie grâce à la réussite et au prestige de César I de Péguilhan, cadet ayant poursuivi une carrière militaire qui l’a conduit à devenir commandant des grandes écuries du roi. Les opérations financières (prêts, emprunts, acquisitions de biens) réalisées par les Péguilhan à cette époque témoignent de cet enrichissement, qui profite à la branche aînée de la famille puisque c’est le neveu de César I (qui était peut-être son filleul car il fut également prénommé César) qui hérite de ses biens en 1643. Quelques alliances réussies amplifient la montée en puissance des Péguilhan, en particulier l’alliance de César II de Péguilhan avec Isabeau d’Astorg, qui permet à la famille de se prévaloir du titre de vicomte de Larboust – les chefs de la famille Péguilhan étaient jusque-là appelés, dans les actes ou dans les lettres, « monsieur de Betbèze » ou « baron de Betbèze » (sans qu’il soit toujours facile ou même possible de déterminer de qui il s’agit précisément).

    Une deuxième phase d’ascension sociale est réalisée quelques générations plus tard, au milieu du XVIIIe siècle, sous Urbain de Péguilhan, qui bénéficie donc du titre de vicomte de Larboust, et qui entretient de solides relations avec des cousins ou amis introduits à la cour afin d’acquérir des charges intéressantes pour lui et ses fils. Ainsi, les lettres adressées au vicomte de Larboust par le marquis de Noé, celles du maréchal de Lautrec, ou encore les quelques lettres de Maurepas (198 J51), montrent les relais efficaces dont bénéficient les Péguilhan. Mais, dans ce domaine, la correspondance la plus remarquable est celle du comte Philippe de Noailles, illustre personnage de la cour, avec son épouse Anne-Claude-Louise d’Arpajon (cette correspondance est présentée de manière plus approfondie en annexe du répertoire du fonds 198 J) (198 J 44). Adressée depuis Versailles, Arpajon ou Paris, entre 1732 et 1766, les lettres de Noailles montrent le rôle actif joué par ce dernier dans l’acquisition par Urbain de Péguilhan de la charge d’inspecteur des haras pour la province, dans la carrière militaire de François de Péguilhan, marquis de Thermes, et dans celle du cadet Philippe dans la cavalerie, ainsi que dans la carrière ecclésiastique de Denis, dit l’abbé de Larboust.

    Aussi la famille Péguilhan de Larboust est-elle puissante et influente à la veille de la Révolution, bénéficiant d’une position importante au sein de la noblesse du Comminges.

    Les quelques documents du XIXe siècle contenus dans ce fonds montrent qu’elle a su conserver son rang par la suite, notamment sous la Restauration.

    Les stratégies d’ascension sociale mises en œuvre par la famille Péguilhan passent aussi par la conclusion d’alliances intéressantes, qui jouent un rôle décisif dans le renforcement de son réseau et l’accroissement de ses biens. Les plus importantes sont les suivantes : comtes de Comminges ; d'Espagne, seigneurs de Ramefort ; d’Aure, seigneurs de Larboust ; d'Astorg, seigneurs de Montbartier ; Dupouy, marquis de Noé ; Pilotte, marquis de Saint-Clément ; Latour, seigneurs de Latour ; Méritens, seigneurs de Rosés ; Ledoulx d'Emplet.


  • Zones géographiques :
    Betbèze (Hautes-Pyrénées, France ; commune)
  • Le centre des terres de la famille Péguilhan de Larboust est Betbèze (Hautes-Pyrénées) et non Péguilahn (Haute-Garonne), dont ils ne sont pas seigneurs. La famille a des possessions dans le Comminges et le Nébouzan, aux confins des départements des Hautes-Pyrénées, de la Haute-Garonne et du Gers.


  • Statut juridique :
    Famille

  • Fonctions et activités :
    Archives privées personnelles et familiales

  • Organisation interne ou généalogie :

    Un arbre généalogique de la famille Péguilhan de Larboust a été reconstitué pour la période allant du XVIIè siècle au XIXè siècle ; il figure en annexe de l'inventaire du fonds 198 J.


  • Relations avec d'autres entités

  • Relation 1 :
    Latour, de (famille)
  • Famille alliée


  • Relation 2 :
    Astorg de Montbartier, d' (famille)
  • Famille alliée


  • Relation 3 :
    Larboust, de (famille)
  • Famille alliée


  • Relation 4 :
    Ramefort d'Aure, de (famille)
  • Famille alliée


  • Relation 5 :
    Espagne, d' (famille)
  • Famille alliée


  • Ressources documentaires

  • Ressource 1
    Famille Péguilhan de Larboust (198 J)

  • Contrôle de la description

  • Code d'identification de la notice :
    FRAD031_P_1800

  • Service responsable de la description :
    FRAD031 - Haute-Garonne. Archives départementales.
  • Elément wikidata du service
    Q2860486
  • Code NaaN du service
    44805

  • Règles et conventions de la description :
    Norme ISAAR(CPF) du CIA, 2e édition, 1996.

  • Historique de la notice :
    created - 01/12/2023 - REGAGNON Nathalie - Fiche établie à partir des éléments établis par Damien Lagarde (vacataire des Amis des Archives de la Haute-Garonne en 2016) Geneviève Douillard (conservateur en chef du patrimoine)
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