Le retour du soldat
Malgré le cessez-le-feu, des millions de soldats reçoivent l’ordre de rester au front jusqu’à la démobilisation générale, en octobre 1919, quatre mois après la signature du traité de Versailles, et près d’un an après la signature de l’Armistice.
Sur les 7 900 000 de Français mobilisés le 2 août 1914, 6 500 000 sont encore en vie après le 11 novembre 1918. Accueillis en héros, les soldats autorisés à retrouver leur foyer portent sur eux le poids de la guerre, qui a profondément marqué chacun d’entre eux. Le retour à la vie quotidienne est une épreuve supplémentaire, mais cela éprouve également une société qui cherche à retrouver son équilibre.
Retrouver une place au sein de la société
Accueillis en véritables héros, les soldats démobilisés portent sur eux le poids de la guerre, qui a profondément marqué chacun d’entre eux.
4,3 millions d’entre eux reviennent blessés du front : ces hommes, tristement connus sous le nom de « mutilés de guerre », peinent à se réinsérer dans la société, malgré les nombreuses mesures prises par l’Etat pour tenter d’offrir à ces anciens soldats un quotidien à la hauteur de leurs sacrifices.
Une récente étude estime que parmi ces millions de blessés, 10% d’entre eux ont développé des troubles psychologiques. La violence inouïe des combats et les incessants bombardements provoquent un choc semblable au syndrome de stress post-traumatique, que les psychiatres de l’époque nomment « l’obusite ». Le peu de crédit accordé à ses hommes, accusés de simulation et de lâcheté, ne permet toutefois pas d’établir des chiffres précis sur le nombre de soldats ayant développé des troubles psychologiques.
Le retour à la vie quotidienne est une épreuve supplémentaire pour ces soldats, qui ne parviennent pas à réintégrer une société totalement transformée par la guerre. Certains d’entre eux, bien que rentrés du front, n’ont parfois pas la chance de goûter à nouveau à la vie civile, et décèdent peu de temps après leur retour des suites de blessures ou de maladies contractées dans les tranchées.
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Le retour du soldat et l'arrêt du début de l'émancipation des femmes
A l’inverse, la démobilisation des soldats provoque un nouveau bouleversement dans le pays. Le souhait du gouvernement à vouloir restaurer la société telle qu’elle l’était avant 1914, cause ainsi beaucoup de tort aux femmes. Très sollicitées pour participer à l’effort de guerre, les nouveaux droits qui leur on été accordés sont totalement remis en question.
Durant la guerre, en l’absence des hommes partis au front, les femmes ont occupé un rôle plus important au sein de la société, en exerçant des emplois traditionnellement réservés aux hommes, dans les secteurs agricoles et industriels, en assumant seules le rôle parental auprès de leurs enfants. La suite logique aurait dû être une véritable évolution du rôle et des droits de la femme, toutefois il semble bien que l’émancipation de la femme en marche ait connu un coup d’arrêt au sortir de la guerre.
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